A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
Chanté par Brassens, Cabrel... Joli n'est-ce pas?
7 commentaires:
Absolument magnifique!
Toutes ces attentes décues, ces joies avortées, ces possibilités que l'on a pas su retenir...
Un poème sur les femmes !! cela ne peut être que superbe. Les femmes avec leurs secrets, leurs incertitudes, leurs contradictions, leurs imperfections, etc... mais mon Dieu, qu'elles sont belles !
Merci pour ce moment plein de sensibilité !! je ne connais pas ce poème MAGNIFIQUE.
AManonyme
j'aime
on devrait essayer de retenir davantage, mais y a t il un poèmes (probablement) pour les amours deçus, quand on a retenu, esperé, aimé et puis... on l'a vu s'envoler au vent?
@muriel un peu notre vie à nous tous... en quelques phrases
@AM il faut te procurer la version chantée... absolument
@julie si si il y en a.. promis je t'en publie un!
une chanson-compagne mais je la croyais de Brassens
no non! comme 'le petit cheval' écrite par Paul Fort, 'la prière' de Francis Jammes, 'pensées des morts' de Lamartine, 'à mon frère revenant d'Italie' de Musset...
Ah! Le temps des Grisantes, des jolies joies de passages, de celles qui laissent un parfum dans un paris en bouteille. Osons, osez, la réussite ne sourie qu'aux audacieux et si quelques claques rosissent nos joues, à combien le même plaisir échois.
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