mardi, janvier 17, 2006

G. Lipovetsky

Sans doute une homme à lire. La piste vient de Montréal.
Trois grands traits caractérisent la société d'hyperconsommation. Un : l'essor d'une consommation beaucoup plus expérientielle-émotionnelle qu'honorifique. Deux : l'érosion des anciens encadrements de classes et le développement d'un consommateur volatil, fragmenté, dérégulé. Trois : l'avènement d'une « consommation monde » dans laquelle même le non-économique (famille, religion, politique, syndicats, école, procréation, éthique) est investi par la mentalité d'« Homo consumericus ». Cela étant, le règne de la société hypermarchande est loin de signifier élimination totale des valeurs et des sentiments. Le goût de la sociabilité, le bénévolat, l'indignation morale, la valorisation de l'amour, tout cela se perpétue, voire se renforce. Les menaces qui pèsent sur la société d'hyperconsommation, ce n'est pas le nihilisme achevé, la dévalorisation de tous les idéaux, c'est surtout le recul de la légèreté d'exister, la fragilité des personnalités, les psychopathologies, la spirale de la peine à vivre. On consomme toujours plus, mais la joie de vivre ne semble guère être au rendez-vous

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