Voyages...

Jean-Pol nous dépose des devoirs de vacances : ‘Mais d’ici à ce que j’ouvre le programme, vous avez dix fois le temps de me raconter le vôtre de plus beau voyage... A prendre en compte, le bruit, la moiteur, le silence, les complicités, le paysage et ce que vous en avez fait de ce plus beau voyage...’

Sur le coup je ne vois pas trop, mon plus beau voyage?

Celui de mon stage de fin d’étude où le petit coucou qui me menait au cœur du Vermont est tombé en panne, où pendant cinq mois j’ai été accueilli par Rita, vieille charmante Canadienne à l’accent à la fois Américain et Québécois autant dans son parlé anglais ou français, la dame m’a cuisiné des brocolis au micro-onde tous les jours, où l’université est comme dans les films, verte et vieille, d’un charme tout Nouvelle-Angleterre, où la petite équipe de chercheurs était comme dans les films, une petite Indienne, un grand blond, un petit barbu champion universitaire de ski de fonds… ?

de chez Rita

Celui pour Madagascar, la descente vers Tana en taxi, la nuit, et la découverte mètre après mètre de ce que cache pays en voie de développement, du logement chez l’habitant et de sa cuisinière et de son garde, de son poisson si cuit que le seul danger était de se casser un dent, de l’orphelinat et du bonjour groupé des petits rentrant de l’école, de madame Chantal, énorme dame régnant sur la septantaine de gosses et dizaine de nounous… ?

Celui de tous mes trajets-autoroutes de ces deux dernières années, musique et cigarette, coca-cola et excès de vitesse, tempête de neige le 30 décembre, pluies torrentielles, soleil d’horizon de 19h30, les petites vallées sous viaducs, le tête à queue du petit nigaud juste devant, petit vieux en Jaguar qui me coupe la route, les arrêts dodo d’un quart d’heure, les pause pipi, les trajets seul, à trois, à plus, à beaucoup plus… ?