Il y a .. pas si longtemps

Il y a tout au plus vingt-cinq, trente ans peut être… La rue était notre jardin, notre jardin souvent le prolongement de la rue, les bords de Meuse notre domaine ! Une fois les devoirs terminés et vérifiés, le goûter - nesquik, pommes, terribles biscuits de soldat – bien rapidement pris… la consigne devenait : rentrer avant qu’il ne fasse noir. On lançait un ‘oui oui’ ! Les vélos s‘élançaient, pour rejoindre les copains : au pied de la poste, derrière le hangar de la gare… là où on pouvait les trouver ! Le groupe reformé, les rôles étaient vite distribués entre des gendarmes et des voleurs… pas de disputes possibles, de toute façon on recommence demain ! Alors les voleurs filaient bien vites à fond les vélos, de rues en rues ! Les gendarmes les filant un peu après ! La plaine de jeux du bord de Meuse finissait souvent repère à brigands… Une fois les voleurs sous les barreaux, la balle, le ballon rond redistribuait les rôles. Deux équipes de foot se formaient, pour une partie sans fin, sans coupe si ce n’est celle de la sueur et des rires, des colères et des agacements ! Tu es nul au goal !… Ben oui mais je suis le seul à m’y coller… Le terrain était notre jardin, la chère mère sortait des pichets de grenadines et des galettes dures pour la bande d’assoiffés-affamés !

Et puis il y avait les filles, celle d’en face de la gare et celle d’en face de l’écluse, mes deux blondes préférées… mais ça c’est une autre histoire.. l’histoire de France et Béa que j’ai emmenées, pour prendre une glace, de l’autre côté du fleuve, du haut de mes dix ans…mes oreilles et mes fesses s’en souviennent!

Et puis il y avait le bain, qui des qautres frères passera le premier, celui qui aura l'eau la plus propre, celui qui en a assez de jouer!

Mes petits gaillards sont des rats de la ville une semaine et des rats du domaine l’autre… mais pas des rats des champs ! C’est un peu dommage !